
Gigi m’a laissée toute seule à la librairie pour partir en vacances avec sa famille.
Moi qui pensais être la seule et unique personne qui comptait vraiment à ses yeux…
Du coup je déprime.
Quand je déprime je pense au fait qu’on va tous mourir.
Quand je pense à la mort, je cherche à lire un truc sur le sujet, histoire d’être encore plus triste et qu’on me plaigne.
Quand je cherche un livre sur la mort, je vais dans mon rayon favori de la librairie, le rayon-des-livres-sur-la-mort-qui-tue (c’est le rayon qui tue, pas la mort). (Enfin si, aussi).
Et vous savez quoi ? J’ai TOUT sur le sujet.
Je suis à deux doigts d’ouvrir une librairie jeunesse spécialisée sur la mort, mais je crains que ma clientèle n’adhère pas totalement à ma démarche.
« Ah ça… quand on cherche un titre sur les dinosaures avec toi on peut toujours courir, par contre les bouquins sur la mort c’est open bar ».
Vous voyez, ça c’est Gigi qui me parle dans ma tête.
Quand elle est loin de moi, elle est toujours un peu là.