Ce sont les éditions MeMo qui ont eu la superbe idée de nous proposer ces 12 mini albums inconnus chez nous, qui avaient été publiés en 1949 aux Etats-Unis.
Voici une vraie maison d’édition comme on les aime, dont on apprécie depuis plus de 20 ans la production raisonnée, la qualité des ouvrages et le travail patrimonial.
C’est bien de cela qu’il s’agit avec ce ravissant petit coffret qui regroupe donc douze petits histoires animalières complètement farfelues écrites par une certaine Dorothy Kunhardt, auteure-illustratrice très célèbre outre-atlantique qu’on avait déjà lue chez le même éditeur avec « Dans la boîte » et connue également au Père Castor avec la petite série du Lapin Câlin.
Aucune portée moralisatrice dans ces ravissantes petits albums, mais des propos parfois bien perchés.
J’en veux pour preuve l’histoire de « La Méchante Invitée »(mon histoire préférée) qui met donc en scène Margaret, une petite chèvre qui n’aime pas jouer toute seule et ça tombe bien puisqu’elle a une amie imaginaire , c’est Estelle, qui est venue la rejoindre pour jouer avec elle.
Vous la voyez pas vrai ? Elle est juste derrière le vélo de Margaret (y’a personne en fait, elle est complètement frappée cette petite)
Et puis Margaret s’énerve parce qu’Estelle ne veut pas tirer la petite carriole alors qu’on avait dit chacun son tour (ouais, ça s’arrange pas).
Et la mère de Margaret va s’y mettre aussi en grondant cette petite Estelle bien délurée (mais …. c’est une AMIE IMAGINAIRE Madame !), en téléphonant à ses parents (hein ??!!) et en renvoyant derechef la petite malapprise chez elle (non mais c’est dingue, puisqu’ on vous a dit QU’ELLE N’EXISTAIT PAS !!)
-Et voici cette méchante petite Estelle qui rentre chez elle en courant « Ne reviens pas, Estelle, avant de savoir jouer gentiment ».
Et l’histoire se clôture sur l’illustration d’un petit chemin, entièrement désert évidemment, PUISQU’IL S’AGISSAIT D’UNE AMIE IMAGINAIRE.
(Dans la famille des chèvres schizos, je demande la mère et le fille).
Je suis très bon public pour ce genre de trucs, ça m’a bien fait marrer !
Et puis il y a une histoire qui m’a touchée, c’est celle de « l’Oncle Coin-Coin », qui offre des cigarettes en chocolat à son petit neveu. Very shocking par les temps qui courent n’est-ce pas ?
Et dire que quand j’étais petite mon père m’en achetait régulièrement, des clopes en chocolat, que je faisais semblant de fumer à côté de lui sur le canapé pendant qu’on regardait un match et qu’il tirait sur ses Gauloises … (#jaibientôt102ans)
Vous ai-je parlé des minuscules peintures qui illustrent merveilleusement ces petites histoires loufoques ? L’éditeur nous assure qu’il y en a 200 dans ce petit coffret et on le croit sur parole.
Elles sont l’œuvre de Garth Williams, qui est un célèbre illustrateur américain des années 40, notamment connu pour avoir illustré de grands classiques tels que « La Petite maison dans la prairie » ou « Stuart Little ».
Que vous dire, sinon que ces minutieuses petites illustrations sont tout à fait ravissantes, expressives en diable et pleines de couleurs et qu’elles nous font un peu penser à l’univers de Richard Scarry .
Foncez sur cette petite merveille éditoriale et faites-lui une place de choix dans votre bibliothèque !
« La drôle de petite bibliothèque ». Par Dorothy Kunhardt. Illustrations de Garth Williams. Editions MeMo. 28,00 €