Je vous en avais déjà parlé précédemment, en chroniquant cet album-là ou encore celui-ci.
Nous la retrouvons de nouveau aux éditions MeMo dans un tout-carton destiné aux tout-petits (et pour les 45 ans aussi, ça marche pas mal).
Nous voici donc juste devant une petite maisonnette riante et fleurie, habitée par une famille de chats.Les parents restent sur place, le papa sur le seuil de la maison, la maman dans le jardin, tandis que les deux enfants, grand chat et petit chat s’en vont promener au bois.
Notons déjà ce détail incroyable: le papa a revêtu ce qui semble être un tablier de cuisine, ce qui nous permet de supputer – 1°) qu’il n’est pas en train de regarder un match de foot – 2°) qu’il n’est pas en train de laver sa bagnole – 3°) qu’il est en train de s’activer ou s’apprête à s’activer en cuisine. Quel choc…
Les deux chats s’en vont en se donnant la main, l’un tenant un panier l’autre un petit seau.
Mais avant d’aller ramasser des myrtilles, il faut faire bien attention en traversant le ruisseau sur ce petit pont de fortune. Se tenir la main peut-être un peu plus fort.
Le voici enfin ce joli champ de myrtilles avec ses petits éclats violets. Il est temps de se lâcher la main pour remplir seau et panier de petits baies acidulées.
Quand la cueillette est terminée on peut enfin prendre quelques instants pour contempler le lac et ses jolis reflets métalliques.
Alléché par la bonne odeur qui s’échappe de la cheminée, il est maintenant temps de retourner à la maison.
Papa et maman sont là évidemment, qui s’affairent dans la cuisine. Les deux chatons aventuriers s’attablent pour un goûter bien mérité avec un beau gâteau doré tout juste sorti du four et une bonne crème fouettée,
accompagnée de myrtilles bien sûr.
Beaucoup de douceur et de poésie comme toujours dans le travail extrêmement équilibré de Nakamura et particulièrement dans cet album cartonné destiné aux tout-petits.
Ici tous les sens sont en éveil :
L’ouïe, avec le bruit du ruisseau qui court
Le toucher, avec la cueillette des myrtilles
La vue, avec la contemplation du paysage et cette très belle double-page sans texte.
L’odorat, avec cette odeur de gâteau qui s’échappe de la cheminée
Le goût enfin, avec la dégustation du gâteau.
Avec une économie de mots incroyable (je dois être son modèle), Junko Nakamura fait passer une foule d’émotions et de sensations, suggérant l’essentiel de cette promenade: le goût de l’aventure, l’entraide, la découverte et le réconfort..
Bien sûr les illustrations au feutre, toutes simples et pleines de vie, y sont pour beaucoup: avec leurs couleurs franches et lumineuses elles apportent une vraie gaieté et beaucoup de rythme à l’histoire, tout en restant d’une parfaite lisibilité pour les tout-petits.
Une vraie et belle réussite !
« Nous allons au bois ». Album de Junko Nakamura. Editions MeMo. 9.50 €
Bonjour,
Une interrogation cependant en comparaison avec l’album du même auteur intitulé « Il faut que j’y aille » : le couple de « parents » dans « Nous allons au bois » semblent être plutôt deux papas… Vous ne trouvez pas ?
Bonjour,
Cette question m’est aussi venue à l’esprit mais j’ai plutôt opté pour le non.
A moins que ce soit un « flou » volontaire ?
A creuser …