Je dis ça toute contrite en fait parce que je l’ai moi même ratée, je le confesse ici devant vous.
Je ne connaissais pas cette petite merveille parue en 2014 et je l’ai découverte grâce à une collègue documentaliste qui m’en a parlé. Il me semble avoir vu d’ailleurs une petite lueur narquoise dans ses yeux quand j’ai avoué mon ignorance, mais ma dignité et moi n’avons pas relevé.
Je connaissais en revanche le travail de Vanyda pour avoir adoré « L’immeuble d’en face » et aussi « Celle que j’étais » que vous avez peut-être découvert sous le titre de « Valentine », paru un peu après, en 6 tomes et en couleurs.
(Concentrez-vous et essayez de suivre un peu, c’est pénible).
On retrouve dans ce one-shot « Un petit goût de noisette » la même délicatesse et la même émotion que dans les précédents opus.
Ce sont ici 11 histoires qui s’enchainent, se répondent et se croisent, certaines très courtes, une page ou deux, d’autres qui s’attardent sur les personnages, leurs désirs, leurs désillusions.
Comme la très jolie première nouvelle qui donne son titre au recueil et nous parle avec pudeur d’une relation naissante et à peine esquissée entre un jeune-homme de 18 ans et une toute jeune-fille de 13 ans à peine.
Vous avais-je précisé qu’il ne s’agit ici que d’amour ? Alors je vous le précise.
L’amour avec un grand A.
L’amour qui n’arrive pas au bon moment.
L’amour qu’on espère.
L’amour qu’on a laissé passer.
Rien de neuf me direz-vous, mais on a pourtant l’impression en plongeant dans ces histoires de redécouvrir la magie de ces instants suspendus, les hésitations, les jalousies, les regrets et la force du désir.
Il est vrai que ce roman graphique est particulièrement bien construit, rythmé par un découpage astucieux, des dialogues extrêmement soignés et une mise en couleurs très subtile qui habille la narration de mille et une nuances.
Le trait fin, clair et très sensuel se pare de touches d’aquarelle qui distillent une ambiance toute particulière pour chaque histoire.
En voilà un vrai livre, une véritable pépite à savourer sans modération dès 15 ans.
Vanyda (et trois autres co-scénaristes) y explorent les sentiments humains dans ce qu’ils ont de plus intime et de plus universel, on ne peut qu’être touché.
Si vous êtes sages, d’ici deux ans je vous parlerai de la nouveauté de cette auteure, « Entre ici et ailleurs », parue aussi chez Dargaud en ce début d’année.
« Un petit goût de noisette ». de Vanyda. Editions Dargaud. 17,95 €