Surtout Gigi, qui transporte, déballe, installe, remballe , re-transporte, re-déballe, re-installe et re-remballe six cartons de bouquins depuis deux jours et ce deux fois par jours.
C’est vrai que c’est formidablement bien pensé pour les libraires, et puis au bord de la mer à Marseille il ne fait que 39° après tout, on va pas se plaindre.
Heureusement la pub sur l’événement était telle qu’on a super bien vendu, on s’est fait plein de fric, on s’en est mis plein les fouilles (6 bouquins à l’heure où je vous parle, je table sur 10 demain soir en misant sur un sursaut citoyen)
J’irai droit au but, comme on dit à l’OM: tout ceci m’emmerde prodigieusement et le concept du libraire-déménageur corvéable à merci, ça commence à bien faire.
Certes, personne ne nous oblige à participer, vous me rétorquerez (et puis vous baissez d’un ton parce que je suis énervée), mais bon, force est de constater qu’une fois encore, rien n’est pensé en direction des libraires qui se déplacent gracieusement sur leur temps de travail, assurent des nocturnes, commandent des bouquins que les auteurs ne viendront jamais dédicacer parce que ce n’est pas spécialement prévu, tout ceci étant considéré comme allant parfaitement de soi…. -((
On change de sujet ?
Sinon j’ai lu, j’ai aimé et je vous conseille :
« Ses griffes et et ses crocs » de Mathieu Ribon chez Actes Sud, un roman assez intense et haletant où le lecteur finit par se faire contaminer par la peur panique qui s’empare du jeune Marcus.
On est dans une montagne où planent de vieilles légendes indiennes. Il y a de la magie, du suspens, de l’aventure et des personnages bien fouillés:
« J’ai toujours eu peur. Comme si vivre s’apparentait à traverser une jungle hostile la nuit.Une lente procession où il est impossible de savoir où l’on pose les pieds, et durant laquelle à tout instant, une bête sauvage peut se jeter sur vous ».
« Roméo sans Juliette » de Jean-Paul Nozière:
Avec pour toile de fond une histoire d’amour vouée au désastre, Nozière nous propose une plongée assez glaçante dans les dérives nationalistes d’un père qui entraîne son fils dans ses délires extrémistes. Le phénomène d’endoctrinement est bien vu, l’éciture est impeccable, le récit reste tendu et prenant jusqu’au bout.
« – Si j’écrase un juif ça en fera toujours un de moins. Je détestais ce genre de remarque imbécile, pourtant je ne protestais pas et je ne le traitais pas d’imbécile. Je haussais les épaules et lui tournais le dos. Je protestais de moins en moins et me laissais de plus en plus entraîner par le courant mauvais de la rivière. »
Et enfin beaucoup plus fun et pour les plus jeunes aussi : « Le journal de Gurty », de Bertrand Santini chez Sarbacane :
les tribulations d’une jeune chienne qui passe ses vacances en Provence, avec son jeune maître si propre et si fidèle. Signes particuliers: Gurty raffole des pizzas et déteste Tête de Fesses, le chat des voisins.
Du rythme et une enfilade de sketchs très marrants, bref, une tranche de rigolade assurée !
« Déception. Ce matin, dans un champ, j’ai aperçu le plus gros dalmatien du monde. Chouette ! Un nouveau copain, j’ai pensé. On va bien rigoler ! Mais en m’approchant de plus près j’ai découvert que c’était une vache ».
C’est tout pour aujourd’hui, mais c’est déjà pas mal je trouve.
Et merci à Olivier Tallec, à qui j’ai chipé la couverture de son album que je ne me lasse pas de refeuilleter et d’offrir autour de moi pour faire des heureux !