Pas la moindre inquiétude pour Mousse qui s’apprête à vivre là un autre grand moment de sa journée bien remplie.
La marée monte et Mousse éteint la radio pour mieux écouter le bruit des vagues. La mer peu à peu envahit tout le salon et Mousse savoure chaque instant au creux de son fauteuil qui flotte : « – Ah! Quelle belle vie ! Quelle paix, pense Mousse et il se ressert une tasse de café. Il attrape un nuage d’écume et observe chaque minuscule bulle qui le compose ».
Mais il est temps de se mettre au travail, de plonger dans les profondeurs du salon, de nager jusqu’à l’escalier et de monter à la salle de bains pour se débarrasser du sel.
Après il faudra redescendre et ramasser tout ce que la mer a abandonné en se retirant. Toutes les jolies coquilles aux reflets nacrés que Mousse récolte, il les met en vente sur Internet – car Mousse est très branché- ensuite il les emballe dans de jolis paquets en papier kraft, en ayant pris soin de vérifier qu’aucun mollusque bien sûr ne se cache au fond des coquillages !
« Mousse se plaît à imaginer les destinataires de ces envois. Une chose est sûre, cela permettra à tous ceux qui sont loin de la mer d’en profiter un peu et de découvrir de belles choses ».
Mais ce matin-là, ô surprise, c’est un étrange invité que la mer a laissé dans le salon en se retirant: un morse, prénommé Bichon, installé sur le propre fauteuil de Mousse et en train de déguster un petit biscuit !
Hors de question pour Mousse de se laisser distraire de son travail quotidien, il raccompagne aussitôt Monsieur Bichon de là où il vient, à la mer.
Et le lendemain matin, qui revoilà ? Bichon bien évidemment. Le poil terne, les yeux brillants et un gros rhume par dessus le marché.
Mousse ne peut décemment par le remettre à la mer dans cet état-là. Il décide donc de garder le morse auprès de lui – au moins un tout petit peu- le temps de le soigner…
Quelle belle histoire que cette première lecture, toute douce et pleine de fraîcheur !
J’y retrouve la même tendresse et la même veine poétique que dans les histoires d’Arnold Lobel, tant dans le texte que dans les illustrations d’ailleurs et c’est un vrai compliment parce que je suis une inconditionnelle des histoires d’Hulul.
Claire Lebourg nous parle ici d’amitié, de solidarité mais aussi de rêveries et de petits moments de grâce.
Les illustrations tout en finesse complètent avec douceur la fantaisie et le charme de cette petite fable intemporelle et précieuse qui nous berce et nous laisse le sourire aux lèvres …. jusqu’à la dernière page !
Une petite gourmandise au goût salé, dont il serait bien bête de se priver. On peut se la faire raconter à partir de 4-5 ans ou bien la lire tout seul dès 7 ans !
« Une journée avec Mousse ». Texte et illustrations de Claire Lebourg. Editions Ecole des Loisirs. Collection Mouche. 8,50€ .
Et sinon : « Hulul et compagnie ». Arnold Lobel, toujours à l’Ecole des Loisirs.