Pour être tout à fait honnête je ne me suis pas jetée dessus comme j’ai pu le faire pour les opus précédents. Le sentiment peut-être que je risquais de tomber sur un truc déjà vu, que la magie n’opérerait plus.
Mais je l’ai pris tout de même chez moi pour le bouquiner. Je l’ai posé sur la table basse et il a disparu.
Comme quoi les deux ados de la maison ne se sont pas posé les mêmes questions que moi. Eux n’ont pas eu peur de lire quelque chose de déjà vu. Je crois qu’ils étaient heureux de retrouver leur auteur fétiche, celui qui les a tant fait marrer, rêver, réfléchir.
Celui qui a accompagné toutes leurs soirées d’enfance, inlassablement, encore et encore, parce que c’est jamais trop quand c’est trop bien. Allez, une dernière histoire mais alors là c’est la dernière et puis stop, au dodo.
Je crois qu’ils ont fait comme ils ont toujours fait: ils ont d’abord feuilleté l’album en diagonale pour repérer Blaise le Poussin masqué et puis après ils ont plongé dans l’album.
Je crois qu’ils ont rigolé aux trouvailles du texte et qu’ils ont cherché Lilirondelle qui saute en parachute à la page 15. Sauf que l’album n’est pas paginé (« -Il a le droit, Maman, l’éditeur de pas mettre les numéros des pages ??).
Je crois que le plus jeune souriait un peu en refermant l’album même s’il a pris bien soin de me préciser que c’était très marrant pour les enfants à partir de 5 ans.
Je crois que le plus grand a préféré le lire en douce dans sa chambre.
Plus tard il m’ont demandé juste comme ça si le livre était à nous ou s’il fallait que je le ramène à la librairie.
Je crois que ces deux jeunes si peu lecteurs ont goûté à un petit moment de plaisir comme ils en ont toujours connu en lisant Ponti.
Ou alors c’est juste moi qui ai retrouvé l’espace d’un moment le parfum sucré de leur petite enfance.
« Blaise et le Kontrôleur de Kastatroff ». Texte et illustrations de Claude Ponti.
Ecole des Loisirs. 19,80€.