Ces petits rituels quotidiens sont autant de rencontres que Bigoudi et Alphonse partagent avec les commerçants du quartier, les copains de la salle de gym ou les copines du thé-pocker.
Tous les jours la même histoire et le même plaisir. « Et le soir, dans leurs peignoirs, à la fenêtre du salon, ils regardaient les lumières de la ville en fumant des cigarettes en chocolat ».
Mais Alphonse se fait vieux et un jour il meurt. Tout s’effondre pour Bigoudi qui reste inconsolable et pleure toutes les larmes de son corps des jours et des jours durant. Puis elle prend une décision : rester seule chez elle, à l’abri du monde et de ses chagrins. A quoi bon s’attacher puisque ceux qu’on aime finissent un jour par nous quitter.
Bigoudi ne mit plus un pied dehors et ferma sa porte à double tour: « Elle faisait ses courses par correspondance, ne répondait plus au téléphone, regardait des gens tout plats à la télévision. »
Mais la vie est pleine de surprises….
Quelle jolie découverte que cet album tout en finesse, tant par le trait que par le propos. La joie, la complicité, le rire mais aussi la tristesse, l’amertume, la désillusion, tout une palette d’émotions suggérées en filigrane par le texte et par le dessin épuré et très expressif à la fois de Sébastien Mourrain.
Tout est dit des bonheurs et des tourments de la vie, à hauteur d’enfant bien sûr et avec une économie de mots et de moyens qui me ravit à chaque fois que je tombe dessus dans un album jeunesse.
Un belle histoire à partager et à découvrir dès 4 ans !
« Bigoudi ». Texte de Delphine Perret. Illustrations de Sébastien Mourrain.
Editions les Fourmis Rouges. 13.80 €