Les poireaux n’ont pas une vie passionnante, soyons réalistes, mais un rien les amuse : « Ils n’ont guère d’autre distraction que le vent. Quand il souffle dans le potager, les poireaux auraient presque l’impression de courir dans les collines ». Leurs envies d’évasion sont telles que ces pauvres dadais sont prêts à écouter n’importe quelle baliverne. La vache qui se fait passer pour un renne de Noël, par exemple, ça ne les étonne pas un brin.
Les carottes sont assez moqueuses dans leur genre, mais elles n’ont qu’un pois chiche dans la tête et pas deux sous de jugeote. Elles aussi sont prêtes à tout pour la grande évasion. Même à écouter les salades de la première chauve-souris qui passe.
Mais au potager comme ailleurs, que serait la vie sans amour ? Carottes et poireaux eux aussi ont besoin de vibrer, de se sentir vivants, d’avoir la patate, quoi. Défiant toutes les lois de la morale maraichère, Roméo le poireau et Julotte la carotte se retrouvent ainsi clandestinement tous les soirs pour se conter fleurette. Entre eux tout roule, ils ne se prennent pas le chou. Tout irait pour le mieux si chacun s’occupait de ses oignons, hélas…
Une imagination fertile et un esprit quelque peu dérangé sont certainement à l’origine de ces trois contes cruels parfaitement déjantés et largement illustrés dans le même veine.
C’est du grand n’importe quoi, de l’humour absurde et du quinzième degré dans les dialogues.
Un petit régal à la lecture à partager avec des petits rigolos à partir de 7 ans !
Alors n’hésitez pas à les acheter, vous verrez que je ne vous raconte pas de salades.
« 3 contes cruels ». Texte Perceval Barrier. Illustrations Matthieu Sylvander. Ecole des Loisirs. 12,50€
Bonjour,
juste un petit rectificatif : les illustrations déjantées sont de Mr Barrier, l’esprit dérangé est celui de Mr Sylvander. Mr Barrier a également l’esprit dérangé, mais il sait dessiner, lui.
Merci pour vos appréciations, qui vont droit au coeur de messieurs Barrier et Sylvander.
Cordialement,
Barrier et Sylvander
PS : ne t’étonne pas si tu te retrouves avec des poireaux morts dans ta vitrine pourrie.
Ah ah ah ! Merci de la précision. Votre bouquin m’éclate 😉
Ceci dit attention aux menaces : je vous rappelle que vous êtes à Marseille et ici on voit des cadavres flotter dans le Vieux-Port pour moins que ça…
On craint dégun, OK ?
Bien à vous,
Véro