A 5 ans, Alyan n’est pas tout à fait un petit garçon comme les autres : il adore se déguiser en fille, pique la robe de princesse de sa soeur, refuse catégoriquement qu’on lui coupe les cheveux. Toute la journée il joue à la fée et veut qu’on l’appelle Nalya.
Nina sa grande soeur vit très mal cette situation car elle sait son frère en butte aux railleries et aux méchancetés des autres enfants. A la maison elle se heurte à la réaction de ses parents : la mère ne semble s’inquiéter que du qu’en-dira-t-on, le père lui, fait semblant de ne rien voir.
La situation est pourtant très violente pour Nina qui se fait même agresser à l’école. Pendant ce temps Alyan continue ses défilés déguisé en princesse, toujours aussi joyeux. Ce petit garçon insouciant en apparence paraît bizarrement tout à fait étranger à cette histoire qui agite le monde autour de lui. Il se contente juste d’être ce qu’il est et ne se pose pas de questions.
Sa joie de vivre et ses pitreries apportent un peu de légèreté dans ces dialogues malgré tout assez tendus. Il faut dire que la thématique est plutôt grave et complexe et l’heureux dénouement « effet baguette magique » n’est peut-être pas si courant dans la vraie vie.
Peu importe, c’est du théâtre après tout et c’est très joliment écrit, avec des dialogues enlevés et plein de poésie.
Un texte fort et sensible sur la différence et sur l’identité sexuelle, sujet encore assez marginal en littérature jeunesse. C’est ici intelligemment fait et par les temps qui courent, wahou ! ça fait du bien.
« Mon frère, ma princesse ». Catherine Zambon. Ecole des loisirs. Collection Théâtre. 6,60€