Posté par Véro le 20 - 05 - 2019

L\'Explorateur

Fred est à bord d’un petit avion qui survole le fleuve Amazone.

Dans le cockpit, hormis le vieux pilote, il y a trois autres enfants: une fille au teint mat qui tient serré contre elle son petit frère et derrière, une autre jeune fille au teint pâle, qui semble nerveuse et évite soigneusement de regarder par le hublot.

Mais Fred a à peine le temps de contempler la majesté du paysage que déjà le pilote donne des signes de faiblesse pour s’écrouler finalement sur le tableau de bord. L’avion pique du nez et se crashe dans la jungle.

Les quatre enfants sont les seuls rescapés, quatre enfants livrés à eux-mêmes au beau milieu de nulle part. Quatre jeunes citadins qui vont devoir survivre dans une jungle hostile en attendant que les secours arrivent… si toutefois ils arrivent.

Voilà le décor planté en moins de trois pages et c’est là la force de ce roman, nous jeter de plein pied dans l’action en nous laissant à peine le temps de nous remettre de nos émotions.

Comme milieu hostile et sauvage, la jungle amazonienne on ne fait pas mieux : mygales, serpents, fourmis tueuses, piranhas, chaleurs accablantes et pluies dévastatrices sont quelques uns des dangers que les jeunes auront à affronter au quotidien, sans compter bien sûr la soif, la faim et la trouille qui leur tord le ventre.

Mais il faut aussi apprendre à cohabiter, à faire équipe et s’apprivoiser les uns les autres, ce qui n’est pas chose facile tant ils sont différents : Il y a d’abord Fred, devenu un peu malgré lui le leader de cette petite bande. Fred qui court après l’amour d’un père souvent absent et se passionne depuis toujours pour les explorateurs. Cette aventure grandeur nature et effrayante à bien des égards va lui permettre de dépasser ses limites : – « Il avait besoin de savoir ce que c’était d’être explorateur. Un nouveau genre de faim lui nouait les tripes, qui n’avait rien à voir avec la nourriture : c’était un mélange de terreur et de possibles associés à l’espoir ».

Et puis il y a Lila, jeune fille réservée, posée et plutôt érudite, qui doit surveiller et rassurer son petit frère Max, un garnement de 5 ans qui mord tout ce qui passe à portée de sa bouche et a une fâcheuse tendance à prendre la tangente. Enfin il y a Connie, de tempérament plus sauvage, presque revêche et pas follement sympathique, qui semble à tout instant désespérer de leur sort et plombe souvent l’ambiance par ses remarques défaitistes.

Pourtant la chance sourit un peu aux enfants qui se retrouvent devant ce qui semble bien être une cabane : – « (Fred) repoussa une autre brassée de plantes et se figea. Son cœur, qui n’avait pas cessé de battre la chamade depuis l’accident, se mit à tambouriner trois fois plus vite encore. Les arbres formaient une tente assez haute pour qu’un homme s’y mette à genoux et qu’un enfant de la taille de Max y tienne debout. L’air sentait la verdure. Il y a avait une toile d’araignée dans un coin et, en dessous, un tas de feuilles de bananiers empilées par dizaines pour constituer une paillasse. »

Impossible de ne pas se prendre d’affection pour ces quatre enfants que l’on voit évoluer et grandir au fil de leurs aventures, toujours plus soudés dans leur farouche instinct de survie.

Et des aventures il y en aura, à chaque chapitre, à chaque page de ce récit foisonnant qui réserve bien des rebondissements et des surprises au lecteur, tout en ouvrant une réflexion sur notre rapport à la nature

Katherine Rundell, qui est aussi l’auteure de « Cœur de Loup » et « Le ciel nous appartient » dont je vous conseille vivement la lecture, nous fait pleinement profiter ici de ses talents de conteuse et de raconteuse d’histoire. L’écriture est fluide, enlevée, les dialogues font mouche et on goûte avec bonheur aux très belles descriptions de ce milieu naturel hors normes. Elles sont encore renforcées par les magnifiques illustrations à l’encre qui émaillent le récit et font de ce roman un véritable livre-objet.

Moi qui suis en règle générale assez peu amateur (amateuse ? trice ?) de ce genre de romans, je dois dire que je me suis régalée. C’est THE roman d’aventures à ne pas rater et à savourer dès 12 ans et bien sûr sans limite d’âge !

L’Explorateur. Roman de Katherine Rundell. Illustrations d’Hanna Horn. Traduction de l’anglais par Alice Marchand. Editions Gallimard Jeunesse. 16,00 €.

 


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