Posté par Véro le 31 - 03 - 2016

moi, canard

illustration@fannydreyer

illustration@fannydreyer

Cette histoire du vilain petit canard tout le monde la connaît bien sûr, sous la plume d’Andersen.

Il n’est pas né comme les autres, il n’a pas cancané comme les autres, il était tout marron, il était tout moche et tellement maladroit dans ce corps disgracieux que tout le monde l’a moqué et mis à l’écart.

On redécouvre avec les mots de Ramona Badescu cette histoire tellement touchante sertie dans un petit bijou d’écriture.

Conçu comme un monologue délivré en sept tableaux, ce texte est à l’origine écrit pour la compagnie théâtrale le Joli Collectif et a d’ailleurs été joué sur scène à plusieurs reprises.

Il est vrai qu’il se prête particulièrement à une lecture à voix haute où l’on peut percevoir tout le travail sur la rondeur de la langue, ses allitérations, ses jeux de sonorité, ses respirations et ses bégaiements.

Il va s’éloigner des siens, ce vilain petit canard, puisque personne ne veut de lui, puisqu’on le pince et le bouscule.

 

« et j’eus à peine le temps de l’entendre

 l’entendis-je seulement

ce coin-coiiin de ma mère cane

ce coin-coiiin qui disait

« mais il nage lui aussi, laissez-le donc

 vous verrez il sera moins grand en grandissantcanard2

plus beau, plus nous, plus comme nous, comme vous,

   plus canard

s’il ne l’est pas il le deviendra

canard1il deviendra canard je vous le promets ! »

non, ça je ne l’entendis pas

j’étais déjà

de l’autre côté de la haie »

C’est en partant que ce vilain petit canard va vraiment devenir lui-même, mais le chemin sera long, douloureux et semé d’embûches.

Les rencontres ne seront pas toujours bienveillantes, sa place ne sera pas toujours la bonne et c’est quand il sera prêt à s’abandonner au froid de la glace que le petit miracle aura lieu, comme parfois dans la vie quand vraiment on n’y croit plus.

« une colonie d’oiseaux superbes s’était posée quelques

      instants

sur toute la mare gelée

de là où j’étais coincé, je ne pus apercevoir grand chose

mais de ce presque rien, tout me plut

je sentis mon cœur s’emballer avec une joie sans bords

tout

des quelques bribes de mots, de gestes

qu’ils laissèrent derrière eux en s’envolant

tout

était simple mais éblouissant

moi, j’étais tout à fait pris dans la glace

et m’apprêtais à mourir léger

puisque je savais maintenant qu’au moins, la beauté existe

      quelque part »

On se laisse émouvoir puis consoler par cette écriture sur le fil, vibrante et fragile.

Les illustrations sont du même bois, n’interférant jamais dans le texte mais insérant chaque tableau entre de jolies planches d’aquarelles aux couleurs tendres, aux lignes légèrement floutées.

illustration@fannydreyer

illustration@fannydreyer

J’ai beaucoup aimé !

Un album atypique et inclassable pour parler de la différence et de la liberté d’être soi.

Ça mérite vraiment qu’on s’y attarde.

« Moi, canard ». Texte de Ramona Badescu. Illustrations de Fanny Dreyer. Editions Cambourakis. 16, 00 €

 

 

 

 

 

 

Catégories: Albums, Poésie/Théâtre

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