Posté par Véro le 17 - 08 - 2015

Garcia Marques et moi

Je crois que j’ai lu un nombre impressionnant de livres, parce que non contente d’en avoir prévu une bonne pilasse pour le départ, dès les premiers kilomètres entamés,  j’ai été prise du syndrome foudroyant de la valise mal faite: ai-je compté suffisamment de petites culottes ? J’ai oublié les Dolipranes … ces sauvages connaissent-ils les pharmacies ? Pourquoi diable n’ai-je pris que six romans ? J’ai calmé une partie de mes angoisses en dévalisant une petite maison de la presse juste avant de passer la frontière. Le type n’en revenait pas, je crois que je lui ai fait son chiffre de l’été.

Inutile en revanche de me chercher entre la femme à barbe et la plus longue saucisse du monde, j’ai malheureusement oublié de faire valider mon record par le Guiness, c’est ballot.

Je m’en vais donc arpenter pour vous des terres inconnues et vous parler un chouïa de romans pour adultes en vous livrant mon Top 3.

Petite précision : je n’ai lu que des vieilleries et ce que j’ai préféré a été sans surprise déjà encensé par les professionnels de la profession. Je sais, je vous déçois beaucoup, moi qui suis toujours tellement à la pointe, tellement over the tendance … mais bon c’est ça ou je chronique la rentrée des classes de Petit Ours Brun, je vous avais prévenus.

solitudeAvant toute chose et comme chaque été depuis 25 ans, j’ai essayé de lire « Cent ans de solitude » et ma tentative s’est soldée par un échec cuisant. Quel ennui, mais quel ennui ! A la trentième page je mets mentalement au point ma liste de courses, à la cinquantième je révise ma table de 8 et à la soixantième page je me récite l’alphabet en grec ancien (ouais, je sais c’est impressionnant).

Je ne sais pour quelle raison ce roman culte me résiste et croyez-moi j’en suis fort marrie (couche-toi là). Serait-ce ma love story prolongée avec T’choupi  qui aurait émoussé mon sens littéraire ? Ou ce roman est-il vraiment chiant comme la pluie ? Oh ça va… ne me jetez pas la pierre, Pierre. Je sais bien que vous aussi vous avez des chefs-d’œuvre universels qui vous tombent des mains, vous pouvez vous allonger et m’en parler si vous voulez.

puitsSinon j’ai lu « Le Puits »  d’Ivan Repila ou plutôt je me suis laissée happer par « Le Puits ». Je pense n’avoir jamais lu un truc pareil, aussi saisissant, aussi glaçant, aussi dérangeant. Difficile de résumer ce roman d’une centaine de pages à peine. Deux frères, le Grand et le Petit, sont au fond d’un puits. Impossible d’en sortir mais il faut bien lutter tant qu’on est vivants, espérer, se battre, bouffer des vers, sucer des racines et ne pas sombrer dans la folie qui guette. Mais que reste-t-il de notre humanité quand on patauge dans la merde et la boue au fond d’un trou ? Peut-être l’essentiel, peut-être plus rien du tout. Une fable cruelle qui vous prend aux tripes et qu’on lit presque en apnée tant on est pris par la force narrative du truc, l’urgence de l’écriture.

J’ai lu aussi « Sombre dimanche » d’Alice Zeniter qui a été entre autres couronnée par le Prix Inter en 2013. La famille Mandy habite depuis des générations à Budapest tout près de la gare au milieu des rails. Nous partageons la vie du jeune Imre qui dimanchesgrandit cahin-caha dans une famille malmenée par l’Histoire et bridée par les non-dits et les mensonges que le jeune garçon va décrypter en grandissant. On vit avec lui l’effondrement du bloc communiste, les espoirs fous et les illusions perdues. Il y a une poésie sombre et mélancolique vraiment singulière dans ce roman qui mêle la grande Histoire et les vies minuscules, qui parle de bouleversements politiques et de ceux qui sont restés en plan. L’écriture sobre et sans effets de style arrive à capter les personnages dans ce qu’ils ont de plus intime et de plus complexe. C’est vraiment un régal de lecture. Et dire que l’auteure n’a pas trente ans ….

Le dernier enfin, j’en ai entendu parler et reparler tant et plus mais j’avais décrété que ça ne me branchait pas. J’aime bien faire ma snob des fois. « Réparer les vivants » de Maylis de Kerangal est le roman d’une transplantation cardiaque. Il parle de la vie et de la mort, d’une mort, celle du jeune Simon, qui permettra de sauver plusieurs vies. Dans les 24 heures imparties c’est une course contre la montre qui s’annonce, c’est une chorégraphie parfaitement orchestrée qui se met en place mais sans précipitation aucune. Maylis de Kerangal laisse sa juste place à chaque protagoniste de l’histoire, à chaque sentiment qui vivantsétreint les personnages: le désespoir, le doute, l’interrogation, l’espérance. L’écriture est magnifique, on le sent dès les premières lignes, vibrante et palpitante et le roman est franchement d’une rare intensité. Lisez-le si ce n’est déjà fait, c’est un ordre.

Bon ben voilà; évidemment j’ai lu aussi quelques nanars mais je n’en ferai pas état ici tant ce blog vise l’excellence. (Enfin si quand même, Tatiana de Rosnay, si tu m’entends, je crois que tu décroches le pompon).

Sur ces ricanements mesquins je vous laisse, mes loutres invisibles, jusqu’à la fois prochaine.

D’ici là n’oubliez pas de boire du bon vin et de ne lire que des bons livres.

« Le Puits » d’Ivan Repila. Editions Denoël. 11,00 €

 » Sombre dimanche » d’Alice Zeniter. Le Livre de Poche. 6,90€

« Réparer les vivants » de Maylis de Kerangal. en Folio. 7,50€

 

 

 


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