C’est étrange mais ce chien est bien là.
Il accompagne Nino à chacun de ses pas. Ce chien que Nino n’avait pas.
Il court après les écureuils lorsque Nino va dans la forêt et il plonge même dans l’eau lorsque Nino va sur le lac.
Le chien que Nino n’avait pas fait tout avec Nino, même lécher ses larmes au goût salé.
Et puis un jour le chien que Nino n’avait pas a disparu comme ça. A sa place un vrai chien que tout le monde peut voir s’est installé dans la vie de Nino.
Il n’aime pas spécialement grimper aux arbres, il n’aime pas spécialement l’eau du lac non plus, ça non, et puis il ne goûte pas les larmes salées de Nino
Nino qui pleure parfois parce que son papa n’est pas là, ou juste au téléphone. Un papa qui est souvent parti, souvent très loin.
Alors peu importe que le chien que Nino n’avait pas ne soit plus là. Parce que Nino, des copains il en a plein la tête pour lui tenir compagnie.
Même des copains encore plus incroyables qu’un chien, comme la girafe de ses pensées ou l’ours qu’il voit dans ses rêves.
Pour parler du manque et de l’absence un texte tout en non-dits et en ellipses où les silences sont comblés par des illustrations pleines de vie, rehaussées par une palette graphique étonnante : des camaïeux de bleus et de verts d’eau, des tons ocres et orangés et en transparence ce chien et tous ces animaux qui peuplent l’imaginaire du petit Nino.
Beaucoup d’intensité dans ce bel album servi par un grand format, avec son papier épais couleur ivoire. Une super initiative que cette traduction d’un album flamand par les éditions Didier Jeunesse.
« Le chien que Nino n’avait pas ». Texte Eward van de Vendel. Illustrations Anton Van Hertbruggen. 16,00€